L'Américain Fisker brade de plus de 22 000 euros tous ses véhicules en stock

L'Américain Fisker brade de plus de 22 000 euros tous ses véhicules en stock

Fisker procède à des réductions de plus de 22 000 euros sur ses stocks.

© fisker

Ne parvenant pas à faire face à ses difficultés financières, Fisker envoie un drôle de signal en bradant son stock de SUV électrique Ocean. La remise de 50 % concerne pour l’instant les États-Unis. À voir si l’opération sera étendue en France, où la marque est également distribuée. 

En grande difficulté depuis le début de l'année 2024, Fisker a pris la décision d'arrêter temporairement, depuis la mi-mars, la production de son SUV 100 % électrique moins d'un an après sa sortie. Le constructeur qui n’a toujours résolu ses problèmes financiers, s’attaque désormais à ses stocks aux États-Unis en réduisant ses prix de manière conséquente. On peut même parler d’une braderie qui n’envoie pas le meilleur signal quant à l’avenir du constructeur automobile.

Des prix réduits de moitié aux États-Unis

Expliquant dans un communiqué qu’il repositionne le prix de ses modèles pour être le plus abordable possible, Fisker fait chuter, à partir du 29 mars aux États-Unis seulement, le prix de la version Ocean Extreme 2023 de 61 499 à 37 499 dollars, soit une réduction de près de 24 000 dollars (22 213 euros). De leurs côtés, les niveaux de finition Fisker Ocean Ultra 2023 en stock sont passés de 52 999 à 34 999 dollars, et les versions Sport 2023 de 38 999 à 24 999 dollars.

Pour l’heure, cette braderie des modèles Fisker ne concerne que les Etats-Unis. À voir si ces nouveaux prix concerneront également la France, où la marque est distribuée.

Une marque distribuée en France

En position financière délicate après l’échec du lancement de son premier modèle de véhicule électrique, l’Ocean, la start-up californienne était entrée en négociations avec plusieurs constructeurs, dont Nissan semble-t-il via un apport de 400 millions d’euros. Longtemps présenté comme l’outsider de Tesla, la mise en faillite de Fisker confirmerait le bain de sang prévu par Carlos Tavares, CEO de Stellantis, sur le segment des véhicules électriques.

Rappelons que la direction des ventes de Fisker en France venait d’être confiée à Olivier Presse. La marque est distribuée notamment par SN Diffusion, et plus récemment par le groupe Jean Lain Mobilités.

Fisker Ocean Toulouse 2024

Victime du repli de la demande

Après une première faillite en 2016, Fisker se retrouve dans une situation bien délicate huit ans plus tard. La réalité du marché automobile semble avoir eu raison des grandes ambitions du constructeur américain dans le secteur de l'électrique, et la guerre des prix a conduit à une dette estimée à plus de 700 millions de dollars à la fin de l'année 2023, avec notamment de grandes pertes lors du quatrième trimestre.

La seconde faillite de Fisker semble se profiler après celle de 2016. Le mois dernier, le constructeur de véhicules électriques avait annoncé une réduction de 15 % de ses effectifs. Le constructeur avait averti alors qu'il prévoyait de ne produire que 20 000 à 22 000 véhicules cette année, contre plus de 35 000 attendus par les analystes. L’an dernier, la marque a assemblé moins de 5 000 voitures.

La réalité du marché des véhicules électriques (BEV) a eu raison de l’optimisme de son fondateur et dirigeant, Henrik Fisker. La contraction de la demande aux États-Unis avait conduit le constructeur à revoir ses objectifs à la baisse, et à ajuster ses prix pour rester compétitif face à la bataille tarifaire qui fait rage sur le segment. Le contexte met à mal l’équilibre économique des nouveaux entrants, et la capacité à passer à l’échelle face à des coûts de production élevés. En 2023, Fisker a enregistré un chiffre d'affaires de près de 273 millions de dollars, ses dettes dépassant les 760 millions de dollars.

Un investisseur mystère

Récemment, en mars, Fisker a reçu un financement de 150 millions de dollars de la part d'un investisseur – dont le nom n'a pas été dévoilé –, afin de garder (un peu) la tête hors de l'eau. Parallèlement, des discussions sont en cours avec un autre constructeur automobile, susceptible d'investir dans la marque et d'assurer notamment la production du pick-up Fisker Alaska prévu pour 2026. Ce mystérieux investisseur pourrait être Nissan, qui avait déjà été évoqué comme un potentiel investisseur dans la marque américaine.

Le Fisker Ocean à l'arrêt

Pour l'instant, la priorité est de réduire les coûts. À cette fin, la marque a pris une décision radicale en arrêtant la production de son SUV entièrement électrique, le Fisker Ocean, commercialisé courant 2023, pour une période de six semaines. Avec seulement 1 700 ventes depuis le 1er janvier, l'objectif initial de 20 000 à 22 000 livraisons annuelles devra très probablement être revu à la baisse.

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