Les volumes tactiques du marché automobile s'envolent sur le premier trimestre.
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Selon les données compilées par AAA Data, le marché de la location courte durée a connu une forte croissance au cours du premier trimestre 2024, avec une progression de 49,23 %. En mars dernier, cette croissance a atteint un niveau record avec une augmentation de 44,98 %.
La progression des immatriculations en location courte durée est traditionnellement un signe de mauvaise santé du marché automobile. C'est le cas aujourd'hui. Surtout quand celle-ci se fait dans des proportions tout à fait déraisonnables.
La location courte durée a enregistré une progression de 49,23 % au cours du premier trimestre
Une telle évolution n’est pas un bon signal renvoyé par le marché automobile français. Bien que ces immatriculations soient nécessaires dans une certaine mesure, elles reflètent souvent un manque de commandes dans les réseaux pour écouler la production des usines. En fin de compte, le marché français est en difficulté et connaît des valeurs négatives, malgré la dernière vague de livraisons de leasing électrique.
En termes de chiffres, la location courte durée a connu une forte augmentation de 44,98 % en mars, ce qui représente une progression de 49,23 % sur les trois premiers mois de l'année. Cependant, la location longue durée (LLD) et les ventes aux sociétés ont subi des baisses respectives de 5,84 % et 18,54 % sur cette même période. Il est également important de noter que le marché des particuliers, qui est le plus rentable, a perdu 2,1 % de sa part de marché, passant sous la barre des 50 % à 45,60 % plus exactement.
Le marché automobile français en panne de commandes
En mars, malgré les volumes générés par les livraisons de leasing électrique, les immatriculations ont reculé de 1,47 %, ce qui est décevant car mars est traditionnellement un mois excellent en raison des portes ouvertes dans les réseaux. Cependant, sur le premier trimestre, on note une légère progression de 5,71 % pour un total de 444 903 voitures particulières immatriculées. Malheureusement, cet élan ne sera pas suffisant pour maintenir le marché dans le positif dans la seconde partie du premier semestre. En effet, la fin des aides sur l'électrique pour les professionnels et le nouveau bonus écologique interdisant les véhicules produits en Chine ont déjà des effets négatifs sur le marché français.
Le jeu des immatriculations des trois derniers jours du mois
Comme le souligne régulièrement Julien Billon, directeur général de AAA Data, une grande partie des immatriculations sont réalisées dans les deux ou trois derniers jours du mois. Ces immatriculations dites tactiques sont effectuées par les constructeurs automobiles afin d'atteindre leurs objectifs commerciaux en immatriculant le nombre de véhicules nécessaires.
Le retour des gros volumes tactiques
Le recours aux immatriculations tactiques pour gonfler artificiellement les volumes de vente n'est jamais bénéfique pour l'industrie automobile dans son ensemble. Cette pratique peut être destructrice de valeur pour les constructeurs et les réseaux de distribution, comme cela a été constaté trop souvent avant la crise de la Covid-19. Bien que certains puissent argumenter que cela alimente le marché des véhicules d'occasion récents, cela ne compense pas les effets négatifs sur le marché automobile dans son ensemble.
