Euro NCAP : la sécurité des fourgons ne doit plus être une option !

Contrairement à l’évaluation de la sécurité des véhicules particuliers, l’organisme indépendant Euro NCAP teste la fiabilité des fourgons commerciaux en se concentrant spécifiquement sur les technologies de prévention des accidents qu’ils embarquent. Pour cause : lors d’un choc impliquant ce type de camionnettes, les victimes sont généralement, non pas les passagers dudit véhicule mais ceux de celui adverse ainsi que les usagers de la route vulnérables comme les piétons ou les cyclistes. Un constat qui pousse l’Euro NCAP a porté une attention encore plus fine aux systèmes avancés d'aide à la conduite (Adas), et ce, avant même que n’entre en vigueur le règlement général de sécurité (GSR) en juillet prochain.

Mercedes et Volkswagen salués, Stellantis et Renault doivent revoir leur copie

Bien que les fourgons plus petits soient pour la grande majorité dérivés des voitures particulières, « Euro NCAP et son équipe ont eu du mal à trouver des fourgons équipés d'équipements de sécurité performants pour les tests », déplore le Dr Aled Wiliams, directeur du programme Euro NCAP. En effet, les fourgons sur le marché s’avèrent dotés d’Adas en option, « ce qui est préoccupant », regrette encore l’organisme.

Seul le Volkswagen ID.Buzz Cargo se trouve équipé de série d’un vaste panel de technologies de sécurité, ce qui lui vaut une note Platine qu’il partage avec le Mercedes-Benz Citan, même si ce dernier fait lui aussi des aides anti-accidents une option assez onéreuse. Heureusement, son système d'assistance dans la voie et son freinage d’urgence autonome (AEB) ont très bien fonctionné ce qui lui vaut un taux de satisfaction de 87 % (contre 83 % pour le Volkswagen ID.Buzz Cargo).

De manière générale, Euro NCAP a remarqué que les fourgons de plus petite taille étaient mieux équipés de technologies Adas et d’aides à la sécurité que plus grands. Malgré tout, et bien que les résultats obtenus par les autres VU du panel, tous récompensés de la médaille « Gold », des progrès restent encore à faire. Les Citroën Berlingo, Fiat Doblo et Opel/Vauxhall Combo du groupe Stellantis accusent, par exemple, une efficacité jugée médiocre en matière de protection cycliste AEB, tout comme le Peugeot Partner, à 62 % de satisfaction, pour lequel ce dispositif censé protéger les usagers vélo a été estimé très faible avec 0,6 point sur 10 ! Le Renault Kangoo Van (78 %) pêche quant à lui par l’absence de système de détection de fatigue du conducteur.

Un rappel à l’ordre avant l’été

À partir du 7 juillet 2024, lorsque la réglementation sur la sécurité pour les véhicules en Europe GSR2 entrera en vigueur, les constructeurs de fourgons devront s'assurer que cette catégorie de véhicules N1 soit bien équipée de série de certaines des technologies de sécurité d’ores et déjà testées par Euro NCAP. L’organisme se donne donc ainsi pour mission, par ses notations, de pousser l'industrie à se mettre au niveau voire anticiper les objectifs de cette « General Safety Regulation ». D’autant plus que les ambitions de réduction des morts sur les routes européennes sont encore loin d’être atteintes.

Le Dr Aled Wiliams d’Euro NCAP avance cependant que « les constructeurs de fourgons proposent souvent des technologies de sécurité mais encouragent rarement les acheteurs à s’offrir cet équipement vital qui pourrait sauver des vies. [...] Or, nous pensons que les entreprises qui ignorent ces options échouent dans leur responsabilité sociale d'entreprise (RSE) » puisque l’intérêt de ces technologies sécuritaires dans la réduction des accidents a été prouvé. Dans un contexte de concurrence des prix rudes, la problématique de ne pas faire des Adas une variable d’ajustement économique et financière se révèle donc singulièrement complexe, pour ne pas dire insoluble.