Le diesel fait son retour chez de nombreux constructeurs.
© Volkswagen AG
Bien que les immatriculations de diesel soient en baisse dans plusieurs pays européens, cette motorisation thermique connaît un regain d'intérêt chez de nombreux constructeurs. Dans un contexte de transition électrique, les constructeurs font preuve de pragmatisme et se tournent à nouveau vers les motorisations à fort volume et les plus rentables.
Il semble que la transition énergétique ne soit plus une priorité pour les automobilistes. Certaines marques qui avaient entamé leur transition vers l'électrique en abandonnant des modèles thermiques à fort volume se retrouvent en difficulté car elles ne parviennent pas à compenser cette transition en retrouvant des ventes dans le domaine électrique. Au final, c'est le consommateur, qu'il soit un particulier ou une entreprise, qui a le dernier mot.
La transition vers l'électrique attendra...
La liste des modèles qui réintègrent des motorisations thermiques et diesel est assez impressionnante ces dernières semaines. Il ne s'agit plus de prendre des décisions radicales en abandonnant le thermique pour se tourner vers l'électrique. On mesure ainsi toute l'incertitude entourant cette transition dont l'échéance est prévue pour 2035. Chaque constructeur, confronté à des difficultés de vente de voitures électriques, réalise qu'il est urgent d'attendre et de réintégrer des options thermiques dans leur gamme.
À l'exception de Volvo Car, qui a arrêté définitivement la production de motorisations thermiques cette semaine, tous les autres constructeurs prennent des décisions contraires. Pour le constructeur suédois, c'est une page importante qui se tourne : le diesel et Volvo, c'est terminé. Dès septembre dernier, à l’occasion d’un sommet du climat organisé à New York, aux États-Unis, le constructeur suédois annonçait que ses derniers modèles alimentés au gasoil sortiraient d'usine au début de l'année 2024. La marque confirme que son usine de Gand (Belgique) a produit sa dernière voiture diesel, une V60, par un « mardi nuageux de début février. » Au final, l’ultime Volvo diesel, un XC90 donc, est sortie des lignes de production de Torslanda (Suède) le mardi 26 mars 2024. Une date historique.
À l'inverse, on peut citer Stellantis qui relance ses ludospaces, dont le Berlingo, en motorisation thermique essence et diesel, après avoir abandonné l'électrique il y a seulement deux ans. Ou encore Volkswagen, dont la nouvelle Passat est centrée sur les motorisations thermiques.
Et des nouveautés dans le diesel
En effet, malgré la croissance des ventes des véhicules électriques, les constructeurs tels que Volkswagen n’hésitent d’ailleurs plus à présenter leurs nouveautés équipées de moteurs diesel et essence, à l’image des Passat et des Tiguan, contrairement à la stratégie de Stellantis. De son côté, Mercedes-Benz vient d’annoncer la prolongation de la production de ses modèles thermiques au-delà de 2030. Un rétropédalage qui voit aussi Citroën proposer désormais son Berlingo en version essence… après un lancement exclusivement en électrique.
Il faut dire que les contraintes réglementaires telles que l’indicateur CAFE mettent à mal les ventes des constructeurs, dont les gammes ne correspondent plus toujours aux attentes des acheteurs. L'autre signal qui plaide en faveur d'un retour du thermique est la fin provisoire des zones à faibles émissions. À l'exception de Lyon et Paris, le gouvernement a porté le coup de grâce à cette réglementation qui inquiétait tout le monde : automobilistes, entreprises et constructeurs.
Malgré l’extension des zones à faibles émissions, ces derniers préfèrent bien souvent reporter leurs achats, faisant plonger le marché du véhicule neuf en France, malgré le sursaut de l’an dernier avec 1,8 million de voitures commercialisées.
Les lancements de véhicules thermiques se succèdent
Un autre exemple illustrant cette dynamique est la déclaration de Mercedes : « Les clients et les conditions du marché détermineront (désormais) le rythme de la transformation énergétique. » Cette annonce faite par Ola Kaellenius, P-DG de Mercedes-Benz, met en lumière une réalité tangible dans l'industrie automobile. Elle souligne un écart croissant entre l'offre et la demande sur le marché automobile. En effet, les consommateurs sont de plus en plus réticents à s'intéresser aux gammes de véhicules dont le renouvellement est uniquement motivé par les exigences des normes CAFE et l'approche de l'interdiction de la vente de nouveaux véhicules thermiques d'ici à 2035.
À l’heure où la transition énergétique du parc roulant est sur toutes les lèvres, les statistiques du mix énergétique des ventes de véhicules neufs rappellent la domination des moteurs thermiques au sein de l’Union européenne, jusqu’à voir le retour en grâce du diesel en janvier dernier ! Avec 35,2 % des ventes, les véhicules à essence trustent d’ailleurs la première place en Europe sur le premier mois de l’année. Ils précédent l’hybride avec 28,8 % des commandes, devant le diesel (13,4 %). Des modèles qui disposent tous d’un moteur à combustion interne. L’essence et le diesel représentent près d’une vente sur deux. Les voitures électriques (10,9 %) et l’hybride rechargeable (7,8 %) ferment la porte.
