Malgré un bonus amoindri, le marché de l’électrique limite la casse

Malgré un bonus amoindri, le marché de l’électrique limite la casse

Dans le détail, 36 925 véhicules particuliers et utilitaires 100% électriques (+12% vs. mars 2023), 16.314 véhicules particuliers et utilitaires hybrides rechargeables (+ 3,5%) ont été immatriculés en mars dernier.

© Watt

Alors que le coup de rabot subi par le bonus écologique pour les particuliers – et même la suppression totale pour les flottes – pouvait laisser escompter une décrue des ventes de véhicules électriques en France, ce segment semble avoir réussi à se maintenir. Selon le dernier baromètre de l’Avere-France, 53 239 VE et PHEV ont été immatriculés en mars 2024, soit une hausse de plus de 9 % par rapport à mars 2023.

Si la barre des 2 millions de véhicules branchés n’a pas encore été franchie, la France s’en approche en dénombrant, à date, 1 720 141 selon les chiffres communiqués par l’Avere-France dans son baromètre du 10 avril. Une dynamique qui se poursuit donc malgré un contexte d’incitation financière moins favorable. En début d’année 2024, le bonus écologique pour les acheteurs particuliers souhaitant acquérir un véhicule électrique neuf a en été revu à la baisse, passant de 5 000 à 4 000 euros (et de 6 000 à 5 000 euros pour les VUL). De même, la fin du bonus pour les flottes a été actée mi-février, laissant penser que, comme en Allemagne, les aides auraient un impact défavorable sur les ventes de VE neufs.

Toutefois, contre toutes attentes, la répercussion de ces subventions diminuées ne semble pas encore se faire ressentir sur le marché puisque 53 239 véhicules électriques et hybrides rechargeables (PHEV) se sont écoulés au mois de mars dernier en France. Un chiffre en progressions de 9,3 % sur un an et qui assoit ainsi la part de marché des électrifiés à quasiment un quart des immatriculations globales (24,5 % précisément). De fait, « la dynamique d’immatriculation s’est maintenue durant ce premier trimestre, chaque mois étant meilleur que le précédent, en immatriculations comme en part de marché. Ainsi, 125 300 véhicules électrifiés ont été mis à la route depuis janvier, soit + 16,5 % par rapport au premier trimestre 2023 », ajoute Clément Molizon, délégué général de l'Avere-France. Une électrification qui s’appuie sur un maillage de bornes publiques frôlant les 130 000 points de charge (avec 127 287 prises ouvertes au public en France au 31 mars 2024).

Une tendance positive mais qui requiert de ne pas s’enflammer

Dans le détail, 36 925 véhicules particuliers et utilitaires 100% électriques (+ 12 % vs. mars 2023), 16 314 véhicules particuliers et utilitaires hybrides rechargeables (+ 3,5 %) ont été immatriculés en mars dernier, pour un total de 53 239 unités (soit + 9,3 % sur un an). Sur les trois premiers mois de l’année 2024 cumulés, les augmentations sont même encore plus importantes avec 86 643 véhicules particuliers et utilitaires 100 % électriques (+ 22 % environ), 38 657 véhicules particuliers et utilitaires hybrides rechargeables (+ 5,6 %) représentant, en tout, 125 300 VE et PHEV (+ 16,5 %).

Audi SQ6 e-tron recharge électrique IONITY

Une fois encore les entreprises ont été leaders sur le segment des PHEV, englobant plus de 81 % des achats de véhicules neufs (pour un peu moins de 19 % chez les particuliers). Un ratio inverse sur le canal des VE où plus de 6 ventes sur 10 se sont faites à particulier (63 %) contre 37 % pour les sociétés. Sur le canal des VP électriques, les modèles les plus plébiscités voient la Renault Twingo sortir du Top 3 au profil de la Peugeot 208, de la Tesla Model Y (en recul de - 53 % sur un an néanmoins) et la Fiat 500 sur la troisième marche du podium. Le tableau d’honneur des PHEV les plus populaires, lui, place en tête deux SUV de la marque Mercedes (GLA et GLC) derrière lequel se gare le Peugeot 308. De retour en grâce, le Lion laisse cependant la pole position au Losange, le Renault Kangoo se classant premier des VU électriques avec une progression de 247 % sur un an.

Pour autant, bien que le bilan de fin de premier trimestre 2024 dressé par l’Avere s’affiche dans le vert, « la vigilance reste de mise car plusieurs lames de fond pourraient se percuter [avec] d’un côté, l’arrêt du bonus pour les entreprises [mais aussi] les livraisons des véhicules acquis dans le cadre du leasing social et le début de la commercialisation de nouveaux véhicules élargissant les prestations offertes, en particulier dans les segments B et C », met en garde Clément Molizon. Les prochaines photographies du marché électrique français pourraient donc se révéler moins florissantes à l’avenir. Affaire à suivre...

Et les deux-roues électriques

Ce segment a enregistré 3 471 immatriculations sur le mois de janvier à mars 2024, soit un repli de 16 % par rapport à la même période en 2023. Le tiercé des modèles les plus appréciés et vendus, lui, se partage entre le BMW ce04 (359 unités écoulées), le Ligier Pro Pulse 3 (350 unités) et le Talaria Sting (133 unités).  

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