La Chine vent debout contre les subventions américaines à ses constructeurs

La Chine vent debout contre les subventions américaines à ses constructeurs

La Chine dénonce les aides dont bénéficient les constructeurs automobiles américains de modèles électriques.

© Ford

À l’heure où l’Europe dénonce la concurrence déloyale des constructeurs chinois de véhicules électriques, la Chine monte au créneau contre les États-Unis. Pékin a porté plainte devant l’organisation mondiale du commerce (OMC), arguant les subventions accordées par Washington au secteur américain des véhicules à énergies nouvelles.

Un retournement inattendu

Pointé du doigt pour le soutien dont bénéficieraient ses constructeurs automobiles de véhicules électriques, Pékin dénonce aujourd’hui le plan climat IRA (Inflation reduction act) mis en place par Washington en 2022. Selon le ministère chinois du commerce, « des subventions discriminatoires pour les véhicules à énergies nouvelles (...), fausse la concurrence loyale, perturbe gravement les chaînes industrielles et d'approvisionnement mondiales des véhicules à énergies nouvelles et viole les règles de l'OMC. »

Les autorités chinoises ont rappelé leur opposition ferme à « ces politiques industrielles discriminatoires », invitant les États-Unis à les corriger et à respecter les règles de l’OMC.

Premier pays exportateurs de véhicules

La réaction de l’Empire du Milieu face à une forme de protectionnisme américain, pourrait dès lors interroger sur l’éco-score automobile entourant les nouvelles règles du bonus écologique instaurées en France. Le mécanisme qui exclut globalement les véhicules produits en dehors de l'Union européenne, n’entrave-t-il pas de fait la libre concurrence ?

Toujours est-il que la démarche de la Chine prend des airs de contre-feu au regard des subventions directes et indirectes dont semblent largement tirer parti aussi son industrie automobile. Au point où la compétitivité tarifaire des modèles électriques chinois interpelle non seulement les constructeurs historiques du Vieux Continent, mais également la commission européenne.

Rappelons que la Chine est devenue le premier pays exportateur de véhicules l’an dernier, devant le Japon, avec 5,22 millions de modèles exportés dont un tiers de véhicules électriques (BEV).

Taxis New York

Les constructeurs chinois freinés aux États-Unis et bientôt en Europe

L’enquête menée actuellement par l’UE, vise à déterminer si les chaînes de valeur des modèles électriques produits en Chine, en particulier par BYD et MG Motor, bénéficient de subventions illégales. Et si ces dernières causent ou menacent de causer, un préjudice économique aux constructeurs de l’UE. Les conclusions du rapport sont attendues l’automne prochain.

Dans un premier document, la Commission affirme disposer d’ores et déjà, de suffisamment de preuves tendant à démontrer l’existence de subvention des véhicules électriques chinois. Cette décision ouvre la porte à l’instauration de droits de douane majorés dès juillet prochain. Ils pourraient passer de 10 à 20 %. La mesure qui ne fait pas l’unanimité du côté des constructeurs européens comme Mercedes, pourrait freiner les velléités de croissance en Europe de BYD ou de MG.

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