Face aux suspicions de subventions des constructeurs chinois de BEV, Bruxelles envisage d’appliquer une augmentation significative des droits de douane pour protéger les industriels européens. Le recensement des modèles électriques concernés a débuté cette semaine.
La compétitivité tarifaire des modèles électriques chinois interpelle non seulement les constructeurs automobiles du Vieux Continent, mais aussi la Commission européenne. L’enquête en cours vise à déterminer si les chaînes de valeur des BEV produits en Chine, en particulier par BYD et MG Motor, bénéficient de subventions illégales. Et si ces dernières causent ou menacent de causer, un préjudice économique aux constructeurs de l’UE. Les conclusions du rapport sont attendues l’automne prochain.
Dans un document publié en début de semaine, la commission affirme disposer d’ores et déjà, de suffisamment de preuves tendant à démontrer l’existence de subvention des véhicules électriques chinois. Elle souligne également la hausse de 14 % des importations sur un an, depuis le lancement officiel de l'enquête en octobre dernier.
Lutter contre la concurrence déloyale
Pour Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, le secteur des véhicules électriques présente « un énorme potentiel » pour la compétitivité future de l’Europe et son leadership dans l’industrie verte. « Les constructeurs automobiles de l’UE et les secteurs connexes investissent et innovent déjà pour exploiter pleinement ce potentiel. Chaque fois que nous constaterons que leurs efforts sont entravés par des distorsions du marché et une concurrence déloyale, nous agirons de manière décisive », explique-t-elle. Et d’ajouter : « Nous le ferons dans le plein respect de nos obligations européennes et internationales, parce que l'Europe respecte les règles, à l'intérieur de ses frontières et au niveau mondial. Cette enquête sera approfondie, équitable et fondée sur des faits. »
Vers une augmentation de 10 à 20 % des droits de douane
L’enregistrement de toutes les importations chinoises de véhicules électriques a commencé ce mercredi. Cette décision ouvre la porte à l’instauration de droits de douane majorés dès juillet prochain. Ils pourraient passer de 10 à 20 %.
L’objectif est de protéger les constructeurs historiques comme Stellantis, Renault ou Volkswagen, de l’offensive des marques chinoises. Rappelons que BYD est devenu le premier constructeur de modèles BEV, devant Tesla, au cours du dernier trimestre l’an dernier. Face aux menaces européennes, le groupe chinois a annoncé cet hiver, la construction d’une usine en Hongrie.