Les constructeurs automobiles chinois portés par l’engouement de la jeunesse

Les constructeurs automobiles chinois portés par l’engouement de la jeunesse

Plusieurs centaines de jeunes chinois diffusaient en direct les nouveautés du Salon de Pékin 2024.

© auto infos

Dans les travées du salon automobile de Pékin, quelque chose était très frappant, c’est l’extrême jeunesse des visiteurs et leur engouement pour l’automobile à travers plusieurs centaines de diffusion sur les réseaux sociaux. Une réalité incroyablement différente de l’approche sociétale de l’automobile en Europe comme aux Etats-Unis.

S’il fallait trouver une seule raison au miracle automobile chinois qui fait de cette nation la première place automobile au monde avec ses 22 millions de voitures vendues en 2023, on peut la trouver dans l’engouement de ces jeunes filles et garçons d’une vingtaine d’années qui déambulaient dans le Salon Auto China de Pékin. Pas besoin d’être un imminent sociologue pour comprendre que ces jeunes ultra connectés portent simplement l’industrie automobile chinoise. Ce vent de modernité tranche avec la tristesse des salons automobiles occidentaux.

L’engouement est réel : les jeunes étaient très nombreux, smartphones à la main pour témoigner en direct sur leur réseau de leur découverte des nouveaux modèles de véhicules des constructeurs chinois. On reviendra notamment cette queue interminable sur le stand de Xiaomi pour avoir simplement le droit d’approcher les modèles électriques. Et le spécialiste de la téléphonie n'est pas le seul concerné, d'autres stands de ces nouveaux constructeurs dont on ne connaît ni le nom ou le logo en Europe, avaient organisé leur propre file d'attente.

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La file d'attente interminable chez Xiaomi

Pour rappel, le fabricant de téléphones portables, Xiaomi, deuxième fabricant le plus important de smartphones au monde (derrière Samsung), avait réalisé une incroyable opération de vente début avril. En annonçant le pré-lancement de sa toute première voiture électrique au tout début de l'année 2024. Il s'agit de la SU7, une berline 100 % électrique aux allures de sportive et aux performances plutôt prometteuses, que ce soit en termes de vitesse avec un 0 à 100 km/h en 2,78 secondes, d'autonomie ou encore de vitesse de charge, et qui a pour ambition de concurrencer la Tesla Model 3.

Un succès fulgurant sur les réseaux sociaux

Le 12 mars, ce fameux modèle a enfin été commercialisé en Chine, et le moins que l'on puisse dire, c'est que son succès n'a pas tardé à arriver. À peine le modèle dévoilé, Xiaomi croulait déjà sous les commandes (50 000 en 30 minutes), et les ventes ont suivi. En seulement 48 heures, la marque chinoise a vendu plus de 100 000 exemplaires de la SU7, qui est en rupture de stock pour l'année 2024.

Et c’est bien les jeunes chinois qui portent le développement de ces centaines de nouvelles start-ups de l’automobile dans l’électrique. Face à elle, les constructeurs occidentaux font grise mine, de Volkswagen à Audi en passant par Totota ou encore Audi, ces jeunes visiteurs ont choisi ces nouveaux modèles chinois tous très proches d’un développement technologique à la Tesla.

Face au carbashing français ou européen, où la voiture est vue comme un instrument de pollution, les jeunes chinois perçoivent l’automobile comme un outil de liberté. Et c’est peut-être leur seule liberté, mais on peut qu’ils en profitent à fond. Ce choc générationnel dans l’automobile  explique à lui seul pourquoi le monde automobile a basculé en Chine.

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Le décalage avec les stands des constructeurs occidentaux

A Pékin, cette version XXL des salons automobiles européens ou américains est impressionnante : 1500 exposants sur 230 000 m2 ou encore 117 modèles en première mondiale, 41 concept-cars et 278 modèles à énergie nouvelle (NEV). Le salon automobile à Pékin, c’est avant tout le plaisir de la voiture. Et même si elle est électrique, on ressent clairement ce foisonnement de créativité dans un monde de la mobilité électrique chinoise qui n’a plus aucune barrière. La période des pâles copies du design européen et la mauvaise qualité de ces voitures made in china est décidément révolu. La Chine a désormais la main et la gardera pendant de nombreuses décennies.

Au contraire, chez les constructeurs occidentaux, c'est plutôt triste et un peu désert. Il est d'ailleurs intriguant qu’aucun spécialiste du marketing ne soit venu les conseiller pour leur dire simplement qu’il ne faut plus s’entêter à produire des voitures électriques pour des cinquantenaires uniquement mais coller à la moyenne d’un acheteur automobile en Chine : une trentaine d’années contre effectivement plus de cinquante ans pour un premier achat dans le neuf en Europe ou aux Etats-Unis.

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