Etude

Fin du thermique en 2035 : les flottes n’y croient pas

Fin du thermique en 2035 : les flottes n’y croient pas

La fin de la vente de véhicules thermiques est prévue pour 2035 mais près de 9 décideurs sur 10 jugent que ce calendrier ne sera pas respecté.

Dans son Baromètre des Flottes et de la Mobilité 2024, l’Arval Mobility Observatory France analyse les priorités des entreprises, la transition énergétique de leur parc, l’essor des nouvelles mobilités auprès des collaborateurs mais aussi les réserves des gestionnaires quant à certaines décisions gouvernementales.

Réalisé conjointement avec l’institut Ipsos, le Baromètre des Flottes et de la Mobilité 2024 de l’Arval Mobility Observatory France dresse un état des lieux des flottes dans le monde. Menée dans 30 pays et réunissant un panel de 8 605 entreprises – dont 5 854 en Europe et 300 en France – entre le 4 septembre et le 10 octobre 2023 (donc avant l’annonce de la fin du bonus écologique pour les entreprises tricolores), cette enquête démontre que les sociétés sondées s’avèrent, dans leur grande majorité, confiantes sur l’avenir de leurs flottes automobiles. Et ce malgré les incertitudes économiques, l’inflation et la remontée des taux d’intérêt qui pèsent sur le secteur.

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Sous nos latitudes hexagonales, 9 entreprises sur 10 en France pensent même que la taille de leur parc restera stable ou s’étoffera dans les trois prochaines années. Un tiers de ce nombre table d’ailleurs sur une augmentation – pour des raisons liées au développement de l’activité des entreprises (76 %) et aux besoins RH (63 %) – quand seuls 7 % des structures interrogées imaginent un recul numérique de leur parc. Quant à l’impact du télétravail sur la politique de mobilité des entreprises, il demeure limité, comme l’année dernière puisqu'un quart seulement des entreprises françaises sondées (24 %) ont changé leur politique ou envisagent de le faire en fonction de cette forme d’organisation du travail de plus en plus répandue. Un résultat néanmoins au-dessus de la moyenne européenne, établie à 15 %.

Le thermique a encore de l’avenir selon les professionnels

Pour la première fois, le Baromètre des Flottes et de la Mobilité 2024 de l’Arval Mobility Observatory France se penche sur l’agenda réglementaire européen et notamment la fin de la vente de véhicules thermiques prévue pour 2035. Un calendrier que près de 9 décideurs sur 10 jugent qu’il ne sera pas respecté, et on peut imaginer que tel sera effectivement le cas puisque les sociétés sondées avaient également anticipé la fin des aides à l’achat de véhicules électriques, actée en février dernier. L’essence et le diesel demeurent donc prédominants dans les structures des flottes présentes et à venir, avec 45 % de part de marché sur le segment les véhicules particuliers et 64 % pour le canal des VUL, en hausse respective de 3 points par rapport à 2023.

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Conscientes des problématiques qui leur incomberont dans les trois ans à venir et de la transition énergétique des flottes qui devra s’opérer à terme, les entreprises interrogées sont tout de même 17 % à s’être lancées dans l’adoption de motorisations alternatives, tandis que 15 % se sont attelées à sensibiliser leurs salariés à une conduite plus responsable. En termes d’électrification, la France se place d’ailleurs devant la Norvège et non loin de la Suède avec un score de 24 points supérieur à la moyenne européenne. Derrière l’hybride (50 %) et l’hybride rechargeable (47 %), le 100 % électrique (pour les VP) se trouve ainsi représenté dans 3 entreprises sur 10. Côté flottes de VUL, la dynamique des technologies 100 % électrique ou pile à combustible se révèlent a contrario plus lente, avec 12 % des entreprises déclarant les utiliser, soit cinq points de moins que l’an passé. En cause : la disponibilité de la recharge publique (60 %), l’absence de solution de recharge au domicile des collaborateurs (34 %,) ou encore le prix d’achat des véhicules (32 %).

La LLD encore et toujours plébiscitée

La location longue durée (ou LLD) est clairement le mode de financement privilégié par les entreprises avec pratiquement une entreprise française sur deux, toutes tailles confondues, y ayant recours. Un engouement motivé par la possibilité de renouvellement rapide des véhicules (pour 45 % des sondés), de maîtrise des dépenses (39 %) ou de levier facilitant l’accès aux véhicules électriques (pour 65 % des entreprises intéressées par les VE).

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Parallèlement, un quart des flottes d’entreprise françaises compte des véhicules d’occasion afin de répondre à un usage mutualisé ou en tant que voitures de service, soit un peu moins que la moyenne européenne arrêtée à 41 %. Une proportion qui pourrait gonfler d’ici 3 ans étant donné que 59 % des entreprises prévoient d’y avoir recours à cette échéance.

Nouvelles mobilités au top mais télématique qui fait flop

Outre la LLD, les solutions de nouvelles mobilités et de mobilités douces séduisent plus de 8 entreprises tricolores sur 10, soit 9 points de plus que 2023 et 4 points de plus que la moyenne européenne. Les transports publics concentrent de fait 35 % des offres mises en oeuvre par les entreprises contre 36 % pour le covoiturage, 33 % pour le budget mobilité, 34 % pour le partage ou la location de vélos ou de deux roues et 25 % pour l’autopartage. Des moyens venant en complément de la flotte et entendant s’aligner sur la politique RSE de l’entreprise dans plus de la moitié des cas (54 %), le renforcement de l’attractivité RH (36 %) et l’anticipation des évolutions réglementaires (26 %). Pourtant, et malgré la loi LOM (loi d’orientation des mobilités) obligeant les entreprises de plus de 50 salariés sur un même site à l’appliquer, le plan de mobilité n’a fait son entrée que dans l’organisation de 3 entreprises éligibles sur 10, principalement à cause d’un manque de temps invoqué par 41 % des sociétés ne s’en étant pas emparé.

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Le déploiement des véhicules connectés en France, de son côté, peine aussi à percer, la proportion d’entreprises concernées dépassant à peine les 30 % (33 % précisément) pour une moyenne européenne supérieure de 5 points (à 38 %). Un retard prégnant au sein des entreprises de grande taille (28 % dans les entreprises de plus de 1 000 salariés) quand les deux tiers des entreprises possédant une flotte connectée utilisent ou utiliseront les données provenant des boîtiers de leurs véhicules grâce à une plateforme télématique au cours des trois prochaines années. Preuve que les mentalités doivent encore évoluer face à un outil censé simplifier durablement la gestion de flotte.

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