Au Sénat, Jean-Dominique Senard confirme la double stratégie de Renault sur l’électrique

Au Sénat, Jean-Dominique Senard confirme la double stratégie de Renault sur l’électrique

Jean-Dominique Senard, président du conseil d'administration de Renault Group, est l'homme fort de la marque avec Luca de Meo.

© Capture d'écran / Public Sénat

Président du conseil d’administration de Renault Group, Jean-Dominique Senard a consacré, mi-mars 2024, environ trois heures d’audition à la commission des affaires économiques du Sénat. L’occasion d’aborder la double stratégie du constructeur en matière d’électrification. 

Des deux côtés de la table, tout le monde semblait avoir trouvé son compte. Président du conseil d’administration de Renault Group, Jean-Dominique Senard était interrogé par la commission des affaires économiques du Sénat sur la stratégie du constructeur en matière d’électrification. Pendant environ trois heures – ce qui semble bien être un record –, l’homme fort de la marque au Losange a répondu aux questions des sénateurs, mais aussi aux pics de certains. « Est-ce que vous n’avez pas l’impression de ne pas prendre le bon train de la compétitivité, en matière automobile, en étant dans le camp un peu conservateur de la transition automobile ? », l’a ainsi interrogé le sénateur des Ecologistes, Yannick Jadot, alors même que Renault est engagé à afficher une production entièrement électrique en 2030.

« Tout le groupe Renault ne sera pas électrique »

Les autres échanges se sont faits de manière cordiale et, parfois même, légèrement humoristique. Pour rappel, 16 % des ventes de Renault sont aujourd’hui électriques. Un pourcentage qui grimpe même à 40 % si on y ajoute les motorisations hybrides. Ce taux devrait d’ailleurs être amené à augmenter avec le lancement de plusieurs nouveaux modèles à batterie dans le courant de l’année. Dont le nouveau Renault Scénic E-Tech. « Tout le groupe ne sera pas électrique », a nuancé Jean-Dominique Senard en référence à la marque Dacia, qui devrait perdurer un peu sur le moteur à combustion interne. Lui, tout comme Luca de Meo, directeur général du groupe, ont par le passé et à plusieurs reprises fait part de leurs critiques envers la réglementation européenne relative à l’interdiction des ventes de véhicules thermiques neufs après 2035.

Président du conseil d’administration de Renault Group, Jean-Dominique Senard, au Sénat

Vérifier les ressources européennes disponibles

« La décision a été prise avec un niveau d’analyse d’impact proche de pas grand-chose. J’espère ne choquer personne en disant qu’elle n’a pas été faite. J’en veux pour preuve qu’une fois la décision prise tout le monde a découvert, ou a fait mine de découvrir, que nous avions un énorme sujet autour de la question des ressources nécessaires pour alimenter les usines de batteries que nous sommes en train de mettre en place en France et que l’Europe était dépourvue d’accès significatif aux mines nécessaires à la fabrication de batteries », a lâché le président. Lui veut que les constructeurs soient préparés à toutes les possibilités. La Chine, par exemple, pourrait ainsi décider de restreindre l’accès au graphite, dont elle détient le quasi-monopole et qui est crucial pour fabriquer les batteries.

Ne pas oublier trop tôt le thermique

« Nous avons décidé de conserver toute l’immense connaissance technologique que le groupe possède dans le moteur thermique, considérant que nous avons investi pendant des années sur des instruments d’immense qualité. Nous avons décidé de maintenir cette activité, en prenant en compte le fait que l’avenir allait, pendant quelques dizaines d’années encore, faire une place significative au moteur thermique », a poursuivi Jean-Dominique Senard, qui confirme se pencher sur les carburants alternatifs qui « neutraliseront les émissions de carbone du véhicule. » L’objectif de Renault Group est d’assurer la poursuite de la mobilité peu importe les aléas géopolitiques qui pourraient survenir. Il en va de même pour la préservation de l’emploi. Certains critiquent la stratégie ambiguë de la marque, d’autres apprécient sa volonté de se préparer à toutes éventualités.

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