Essor du rachat cash, inquiétude sur la valeur des véhicules électriques, digitalisation des processus... Le marché de l'occasion devra s'adapter lors des prochaines années.
© Autobiz
À l’occasion de ses vingt ans, le spécialiste de la cotation Autobiz est revenu sur les défis qui attendent les professionnels du véhicule d’occasion dans les vingt prochaines années. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils seront de taille.
Avec vingt ans d’expérience dans le secteur, Autobiz qualifierait le marché de l’occasion de « plutôt stable si on oublie le Covid », bien qu’il soit « confronté à de nombreuses transformations. » Ce spécialiste de la cotation affiche 130 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2023 et une croissance de 150 % sur les cinq dernières années. Se présentant comme un précurseur ayant une capacité à prévoir les mutations de ce marché, Autobiz a souhaité mettre en avant – à l’occasion de son vingtième anniversaire – les quatre défis que devront relever les professionnels du véhicule d’occasion lors des deux prochaines décennies.
La première anticipation formulée par Autobiz concerne le rachat cash des véhicules. Cette source d’approvisionnement est passée de 0 à 5 % des volumes du marché du véhicule d’occasion en moins de dix ans, selon les chiffres de cet acteur. Autobiz pratique le rachat cash depuis onze ans et constate qu’il s’agit d’une excellente méthode pour maximiser le prix de reprise et assurer une nouvelle source de rentabilité. Trouver des véhicules plus âgés et plus kilométrés, et donc moins chers, est une priorité depuis que les prix de l’occasion ont grimpé.
Des changements dans la manière de vendre
En deuxième point, la concentration des réseaux de distribution est à prendre en compte. Au printemps dernier, la Commission européenne a prolongé le règlement d'exemption par catégorie pour les véhicules automobiles de cinq années supplémentaires. Les données d’Autobiz montrent que la part des cent plus grands groupes de distribution dans les stocks VO des professionnels est aujourd’hui de 29 %, contre 24 % en 2008.
Le troisième défi est en lien direct avec les changements d’habitude des consommateurs, qui se tournent davantage vers la digitalisation des processus. Ils ont besoin de réponse instantanée, de réactivité et d’un accompagnement accru. La rentabilité des professionnels dépend désormais, en grande partie, de cette adaptation. Autobiz a, pour rappel, mis en place une technologie d’intelligence artificielle dans son outil de reprise. Sur les deux premiers mois de 2024, cette IA a été capable de déceler des frais plus importants que ceux constatés par les acheteurs dans 36 % des cas. Autrement dit, c’est un gain moyen de 138 euros de marge pure par véhicule.
L’impact des véhicules électriques d’occasion
Enfin, le quatrième et dernier défi pointé par Autobiz concerne sans grande surprise le véhicule électrique d’occasion. Il faut dire que la demande reste encore inférieure à l’offre sur ce marché. Les stocks grossissent. Parmi les voitures de moins de 48 mois en vente sur Internet en France, 10,3 % sont entièrement électriques, contre presque 0 % il y a dix ans. « Au-delà de la question de l’électrique, les nouveaux modèles de distribution et de consommation de l’automobile vont continuer à nourrir notre réflexion autour de produits toujours plus orientés business et client », prévient le président d’Autobiz, Emmanuel Labi. Lui s’inquiète également de la valeur résiduelle sur le marché de l’électrique. Celle-ci est impactée par l’amélioration technologique constante de ces véhicules, mais aussi par l’arrivée sur le marché des constructeurs asiatiques, avec une politique tarifaire agressive.
