Le rôle majeur des flottes d'entreprises dans l'électrification

Avec plus d'un million de véhicules électriques sur les routes de France et plus de 100 000 bornes de recharge installées, le marché de l'électrique a franchi un cap sur l'année 2023. Malgré cette augmentation considérable, cette tendance pourrait être ralentie notamment en raison des doutes qui subsistent encore chez les potentiels usagers mais aussi les aides financières qui diminuent.

Quelles évolutions depuis 2020 ?

Engagée pour la transition énergétique et le passage aux véhicules zéro émission, l'Avere France a cherché à déterminer les tendances et le taux de satisfaction des utilisateurs de VE en France via une étude menée par l'Ipsos auprès de 1 033 propriétaires entre le 16 novembre 2023 et le 21 janvier 2024. Le but étant de comparer les résultats à ceux de leur précédente étude réalisée en 2020 et de vérifier si le marché des véhicules électriques est toujours en phase ascendante.

Les raisons d'achat en évolution

Le premier point à relever est que les raisons du passage à l'électrique ont manifestement évolué. Il y a quatre ans, l'aspect environnemental primait mais a chuté jusqu'à 33 %. 33 %, c'est aujourd'hui la part des personnes de l'échantillon ayant choisi de passer à l'électrique pour des raisons économiques, soit une progression de 6 points qui montre que le prix des VE fait de moins en moins peur. Comme l'explique Clément Molizon, délégué général d'Avere France, nous assistons à un « croisement des courbes » qui illustre une partie de l'évolution du marché et des mentalités. Un conducteur sur deux aurait admis avoir renoncé à son achat en l'absence d'aides.

Un taux de satisfaction intéressant

Côté satisfaction, le taux d'acheteurs satisfaits est passé de 96 à 93 % mais il s'agit d'un « résultat intéressant, fort et positif » puisqu'il ne s'agit plus des premiers adoptants. L'usage fait des véhicules électriques a lui aussi évolué puisque 81 % des interrogés l'utilisent pour des trajets quotidiens, mais on observe surtout une nette augmentation de 15 points à 63 % de ceux qui partent en vacances avec. Comme l'indique Clément Molizon, ce taux de satisfaction pourrait venir du fait que les acheteurs sont maintenant capables de déterminer quel véhicule électrique correspond à leurs besoins, et ainsi optimiser son utilisation.

Les raisons qui poussent les conducteurs à passer à l'électrique ont évolué depuis 2020. 

Les bornes doivent encore faire leurs preuves

Si les bornes de recharge ont encore un long chemin à parcourir pour conquérir le cœur des Français, la part de ceux qui se disent insatisfaits est passée de 68 à 34 % en quatre ans. On leur reproche bien souvent des conditions tarifaires pas assez claires et explicites mais aussi un trop grand nombre de pannes. Toutefois, l'Avere estime que les bornes « n'entachent pas la satisfaction globale sur l'électrique » et que « du chemin a été fait » depuis 2020.

Le rôle majeur des entreprises

Dans ce contexte d'électrification du parc automobile français, les entreprises risquent d'avoir un rôle prépondérant sur le développement du marché des véhicules électriques d'occasion dans les années à venir car leurs véhicules – qui représentent ceux de 14 % des sondés – alimenteront bientôt ce marché en masse. Elles peuvent aussi servir de point de départ dans la transition vers l'électrique. « On constate une progression extrêmement forte de 10 points de la part des véhicules électriques de fonction. Les entreprises peuvent jouer un rôle en permettant à leurs salariés de tester pour la première fois un véhicule électrique », explique Clément Molizon.