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Covid-19 : Yespark analyse l'impact du confinement sur les automobilistes

Clotilde Gaillard

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Covid-19 : Yespark analyse l'impact du confinement sur les automobilistes

Covid-19 : Yespark analyse l'impact du confinement sur les automobilistes

Alors que la crise sanitaire actuelle impose une restriction des déplacements, le spécialiste de la location de places de stationnement longue durée a mené une étude révélant les nouveaux usages de la mobilité motorisée.

S’appuyant sur le nombre d’ouvertures de portes de parking, Yespark a observé les mouvements de ses 16 000 abonnés automobilistes entre le 16 mars et le 12 avril. Trois tendances fortes émergent de cette étude, ainsi qu’une interrogation : ces nouvelles utilisations des véhicules sont-elles simplement le fruit d’une situation inédite ou dessinent-elles un futur de la mobilité durable ?

Trafic intense après l’annonce du confinement

Lundi 16 mars, alors que le confinement voulu par le Gouvernement pour limiter la propagation du coronavirus se mettait en place, nombre d’automobilistes se sont rués sur leur voiture pour prendre la route, quittant l’urbanité pour la ruralité. Un exode perçu par Yespark au travers de ses données, indiquant 8 % d’utilisation de plus de véhicules ce jour-là par rapport à un lundi lambda. Un chiffre qui vient confirmer un fait reconnu et qui s’accorde aux taux nationaux, notamment aux 17 à 20 % de Parisiens ayant quitté la capitale ce week-end de mi-mars.

Depuis, la cote de l’auto a baissé

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Hormis ce lundi « noir » exceptionnel, les Français utilisent moins leur véhicule. Et même trois fois moins depuis le 17 mars, soit une baisse de 70 % du trafic, toujours selon les data avancées par Yespark. Une situation analogue a été constatée en Italie, où Yespark possède des parkings dans les villes de Milan, Turin et Bologne. D’après le loueur de places de parking, les Italiens utilisent en moyenne 3,6 fois moins leur véhicule par rapport à la normale.

Néanmoins, Yespark remarque de fortes disparités d’utilisation de la voiture selon les régions. Ainsi, à Paris la baisse du trafic routier est de 75 %, tandis qu’en province et dans les villes de moins de 100 000 habitants le trafic routier a chuté de 50 % seulement. Des écarts ville-campagne assez évidents compte tenu d’un maillage de transports moins diversifié hors des agglomérations, mais aussi de ville à ville. Concernant Strasbourg, par exemple, la municipalité alsacienne a mis en place plusieurs règles de circulation particulièrement restrictives. Quelle que soit la zone géographique, cette baisse du trafic influence la qualité de l’air de manière positive, surtout à Lille, Lyon, Grenoble, Marseille et Paris, où l’air se serait bonifié de 20 à 30 %, rappelle Yespark.

L’automobile définitivement enterrée ?

Compte tenu de ce détournement temporaire des usagers de la voiture en faveur de moyens de transport comme le vélo ou la marche, on s’interroge quant à l’avenir de la voiture. Le confinement sonnera-t-il le glas de nos véhicules motorisés ? Pas vraiment, semble répondre Yespark. L’entreprise note en effet une légère mais constante hausse du nombre d’utilisations des véhicules. Après être tombé à 28 % en semaine 2, le taux d’usagers automobilistes est remonté à 30 % en semaine 3 et à 34 % en semaine 4.

Le comportement des automobilistes s’est donc adapté aux différents événements qui ont jalonné la crise et devrait donc bien continuer à le faire. Un retour à la « normale » serait donc synonyme d’une reprise sans changement des habitudes de mobilité. Une conclusion que paraît valider Thibaut Chary, cofondateur de Yespark. « Les données dont nous disposons laissent à penser que les automobilistes sont plutôt respectueux des consignes. Nous nous attendons à de nouvelles évolutions qui suivront le calendrier du déconfinement », affirme-t-il.

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