
Chaque 1er janvier est l’occasion de changements dans notre vie quotidienne. Si le passage à l’an 2020 a donc été l’occasion d’une revalorisation du Smic (+ 1,2 %) et d’une hausse des tarifs de péage, il a aussi été marqué par l’extension annoncée de la flotte de voitures-radars privées. Déjà expérimentés sur les axes normands depuis 2018, ces radars roulants et difficilement repérables circuleront en Bretagne, dans le Centre-Val-de-Loire et les Pays de la Loire dès ce début d’année. Avant d’investir le Grand Est, la Bourgogne-Franche-Comté, la Nouvelle Aquitaine et les Hauts-de-France dans un second temps.
Un déploiement polémique
L’État a décidé d’améliorer sa force de flashs en accélérant l’installation de radars tourelles – l’objectif visé s’élevant à 1 200 fin 2020. Pour compléter l’action de ces dispositifs, contestés et régulièrement vandalisés, les pouvoirs publics ont également fait appel à des radars embarqués dans des véhicules banalisés appartenant à des sociétés privées (dont le spécialiste de la mobilité pilotée Mobiom).
>> À lire aussi : 1 200 radars tourelles seront déployés sur les routes d’ici à fin 2020
Une évolution notable car, jusqu’alors, seuls les policiers et les gendarmes étaient habilités à conduire ces voitures-radars. Équipées d’un système de contrôle de vitesse, celles-ci peuvent circuler en moyenne cinq ou six heures par jour et emprunter n’importe quel axe routier défini à l’avance. En particulier les plus fréquentés ou ceux présentant un fort risque accidentogène.
Défiance et tolérance
Les prestataires privés au volant de ces voitures-radars seront également dans « l’obligation contractuelle de circuler à une vitesse adaptée dans le flot normal de circulation » souligne la Sécurité routière, démentant ainsi toute volonté de piéger les autres automobilistes en les incitant à dépasser une voiture trop lente. De même, les conducteurs privés seront rémunérés au nombre de kilomètres parcourus et non de PV dressés, assure-t-on en haut lieu. Des amendes qui devront d’ailleurs être validées par des officiers de police judiciaire.
>> À lire aussi : Et si les voitures radar privées étaient illégales ?
Enfin, comme pour calmer la grogne des usagers toujours plus surveillés, la marge d’erreur des contrôles effectués par ces voitures-radars s’avérera supérieure à celle des radars automatiques. Soit une tolérance de 10 km/h en dessous de 100 km/h et de 10 % de la vitesse au-dessus de 100 km/h, à en croire le site demarchesadministratives.fr.
Quant à savoir si ces voitures-radars privées engendreront la « chasse au profit » que dénonce l’association 40 millions d’automobilistes, il faudra attendre encore un peu avant de faire le bilan. Mais notons déjà que, d’avril à octobre 2018, l’initiative lancée sur les routes de Normandie a permis de flasher 1 873 automobilistes en infraction et de récolter un peu plus de 250 000 euros. Rentable.