
Pour sa première présentation de résultats annuels en tant que président du groupe Michelin, Florent Menegaux pouvait se réjouir ! En effet, l’activité commerciale a été maintenue au niveau des marchés, « malgré un environnement dégradé », et les résultats financiers sont bons, notamment portés par l’intégration des dernières opérations de croissance externe.
Ainsi, en 2019, à taux de change constants, les ventes de Michelin ont progressé de 7,8 %, à 24,1 milliards d’euros. Il convient de souligner que si les volumes fléchissent (- 1,2 %), en lien avec l’orientation des marchés, ce phénomène est compensé par un remarquable travail sur le pricing (marques et gammes premium et essor des pneus 18 pouces et plus, par exemple). Par ailleurs, au niveau des indicateurs financiers de référence, le résultat opérationnel des Secteurs s’établit, à 3 milliards d’euros, en hausse de 6,5 %, soit 179 millions d’euros, toujours à taux de change constants. Le résultat net s’affiche à 1,7 milliard d’euros (soit 70 millions d’euros de mieux qu’en 2018), tandis que le free cash flow est de 1,6 milliard d’euros. Robuste, la marge opérationnelle ressort à 12,5 %.
Si la prudence est de mise pour 2020, la stratégie du groupe reste inchangée
« En 2019, dans un environnement très instable, le groupe a réussi à maintenir ses parts de marchés et à améliorer son résultat. Dans cette période de transformation du groupe particulièrement exigeante, je veux remercier personnellement tous nos salariés, qui font preuve d’un engagement remarquable », souligne Florent Menegaux, qui confirme les principaux piliers stratégiques du groupe : l’innovation au service du développement durable, une nouvelle gouvernance plus flexible, digitale et confiant plus de responsabilité directe aux managers, et une diversification visant à réduire, à moyen terme, la part des seuls pneumatiques dans le chiffre d’affaires. On peut rappeler que le travail sur la compétitivité est toujours d’actualité, ce qui engendre parfois des décisions douloureuses, notamment en Europe, à l’image des fermetures des sites de La Roche-sur-Yon en France (619 salariés) et de Bamberg en Allemagne (858 salariés).
A l’heure d’évoquer la guidance 2020, la prudence est de mise chez Michelin, Florent Menegaux et Yves Chapot, directeur financier du groupe, tablant de concert sur un nouveau recul du marché automobile mondial, avec un impact sur les marchés des pneumatiques. Dans ce contexte toujours baissier, ils prévoient « un résultat opérationnel en léger retrait » à taux de change constants et des flux de trésorerie positifs « supérieurs à 1,5 milliard d’euros, hors effet systémique de la crise liée au coronavirus en Chine ». Sur ce dernier point, Yves Chapot estime qu’il est « trop tôt pour anticiper un quelconque impact ».