
L’été avait été radieux pour les véhicules utilitaires, qui avaient affiché une hausse de 17 % sur la période juillet-août. Un regain des ventes qui n’a finalement pas duré puisque la rentrée de septembre s’est teintée d’une tendance en berne.
Septembre 2019 s’écroule par rapport à septembre 2018
Les immatriculations du secteur ont en effet reculé de 10 % le mois dernier, s’établissant à 198 019 unités selon l’ACEA. Des chiffres moins bons que ceux de l’an passé sur le mois de septembre 2018, où la dégringolade avait été contenue à – 5,2 %. Ce retrait significatif, le premier de 2019, met également un coup d’arrêt à huit mois de croissance consécutifs.
Pour autant, restons positifs puisque le marché parvient à se maintenir dans le vert de la jauge, et ce depuis le début de l’année. Au cumul des neuf mois de 2019, près de 2 millions de véhicules commerciaux ont ainsi été immatriculés en Europe, soit une augmentation de 4,7 % par rapport aux neuf premiers mois de 2018. Dans le détail, c’est l’Allemagne qui s’en tire le mieux (avec + 10,9 %), suivie de la France (+ 6,1 %) et du Royaume-Uni (+ 5,1 %). Loin devant l’Espagne (+ 1,5 %), toujours en queue de peloton.
Une chute logique
Mais comment expliquer ce manifeste déclin saisonnier, plus important encore que celui de l’an dernier ? La réponse est à chercher du côté des normes WLTP, nous répond l’ACEA. Pour le segment des véhicules utilitaires légers (– 3,5 t) par exemple, sa baisse automnale de 9,3 % serait à attribuer à l’application au 1er septembre 2019 du régime de contrôle des émissions polluantes pour les utilitaires neufs.
Par conséquent, la demande a diminué pour toutes les catégories de véhicules commerciaux et sur seize des principaux marchés de l’UE. Certains pays affichent même une décroissance à deux chiffres, à l’image de l’Allemagne (– 11,5 %) et du Royaume-Uni (– 22 %) sur le parc VUL. Il faut dire que le contexte politique de nos voisins d’outre-Manche, bouleversé par les incertitudes d’un Brexit inextricable, n’arrange rien à leurs capacités commerciales.
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Quant aux camions, ils en sont à la troisième baisse mensuelle consécutive de leurs immatriculations. Moins appuyée que celle de juillet-août, leur dépréciation de septembre s’établit à – 13,8 % (soit 22 887 unités). Un léger décollage que viennent plomber l’Italie (– 22,9 %) et l’Allemagne (– 16,3 %).
Avec l’actuelle dynamique environnementale visant à taxer les véhicules les plus lourds et les plus émetteurs de CO2, reste à voir si octobre, lui aussi, s’affichera dans le rouge.