
Les municipalités en ont assez. Après la ville canadienne de Montréal qui, en février, a décidé de bannir les trottinettes électriques de ses rues, serait-ce au tour de Lyon d’opter pour une mesure aussi radicale ? Comme le révèle France 3, le point de rupture irrémédiable entre la capitale des Gaules – qui compte 7 000 trottinettes électriques déployées dans ses rues – et les quatre sociétés mettant en location ces moyens de mobilité douce (Lime, Bird, Dott et VOI) ne semble pas loin.
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L’adjoint au maire et chargé de la sécurité de Lyon, Jean-Yves Sécheresse, a en effet adressé lundi 25 mai une lettre aux opérateurs de trottinettes électriques. Par cette missive, il a rappelé que le nombre d’incidents s’étaient multipliés ces dernières semaines avec ces engins, pointant notamment du doigt les conduites à risque et le stationnement importun sur les trottoirs. « La police municipale a procédé récemment à de nombreux enlèvements ou verbalisations, mais cela ne suffit plus », s’agace l’homme politique. Par conséquent, Jean-Yves Sécheresse a enjoint les entreprises de free floating à « prendre des mesures pour améliorer la situation » sous peine d’« interdire dans les plus brefs délais l’utilisation des trottinettes sur son territoire » car les habitants « aspirent à se déplacer dans un espace public accueillant ».
La fin d’une idylle ?
Équipée de ce mode de transport électrique depuis plusieurs années maintenant, la ville de Lyon a pourtant beaucoup œuvré pour encourager et encadrer cette nouvelle forme de mobilité. D’autant plus avec le déconfinement, qui a repensé les usages et les enjeux de déplacements urbains plus vertueux. Afin de réguler les flux automobiles en centre-ville, l’agglomération lyonnaise et les opérateurs de trottinettes électriques avaient d’ailleurs travaillé de concert à la mise en place d’un dispositif expérimental nommé « Parcs relais - Modes doux ». Lancé dès le 11 mai, celui-ci incitait à garer son véhicule en périphérie pour terminer son trajet en mobilité douce, et particulièrement à trottinette électrique.
L’opération, ouverte jusqu’à fin juin, pourrait ainsi être écourtée si les dysfonctionnements remarqués et les plaintes déposées venaient à perdurer. La responsabilité des opérateurs est donc engagée, même si celle des utilisateurs de trottinettes électriques ne doit pas être niée pour autant.