
Relations conflictuelles entre Emmanuel Macron et Carlos Ghosn, Etat très effacé durant le scandale Ghosn, Etat dynamitant un rapprochement entre Renault et FCA Automobiles, pour mieux favoriser un accord entre FCA et PSA… la liste est longue et les relations entre l’Etat français et la direction de Renault se sont dégradées ces dernières années. Même Jean-Dominique Senard, nouveau président-directeur général de Renault réputé pour ses aptitudes diplomatiques, a parfois dû hausser le ton.
Un plan d’économies drastique
Après avoir présenté des résultats financiers dans le rouge, Clotilde Delbos, directeur général par intérim de Renault et directeur financier, a jeté un pavé dans la mare à l’évocation de possibles fermetures d’usines et de suppressions d’emplois : « Nous n’avons aucun tabou et nous n’excluons rien ». Elle avait même été plus précise en soulignant que le plan d’économie de plus de deux milliards d’euros décidé à l’échelle du groupe s’accompagnerait nécessairement de licenciements.
Pression sociale à hauts risques
Depuis Bruxelles, le ministre de l’économie Bruno Le Maire n’a pas tardé à réagir : « L’Etat sera très vigilant sur la préservation de l’emploi et des sites industriels en France et il jouera tout son rôle, comme actionnaire de référence chez Renault, pour veiller à ce que les choix qui sont faits ne soient pas faits au détriment de l’emploi ou des sites industriels ». Après une désastreuse année 2019, Renault doit clarifier sa gouvernance pour espérer rebondir, ce que Jean-Dominique Senard s’efforce de faire, au niveau du groupe comme de l’Alliance Renault Nissan Mitsubishi. Et le gouvernement français gagnerait aussi à clarifier ses positions à propos d’un Etat actionnaire qui ne peut pas se réduire à une aire à géométrie variable.