
Jeudi 30 avril, les principaux représentants de la PFA se sont réunis avec les membres du Gouvernement lors d’un comité stratégique. Ensemble, ils ont évoqué la situation de la filière automobile et envisagé des mesures à mettre en œuvre pour relancer ce secteur lourdement touché par la crise économique, accentuée par l’arrêt de l’activité lié au Covid-19. En témoignent les résultats des ventes du mois d’avril 2020, accusant un repli de près de 89 % par rapport à 2019.
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Rejoignant l’idée avancée par l’Avere il y a quelques semaines, la PFA appelle à « faire de la transition écologique un levier de relance » de l’industrie automobile. Pour cela, l’organisme préconise de réévaluer le montant du bonus accordé aux entreprises pour l’achat d’un véhicule électrique. Divisé par deux au 1er janvier 2020, celui-ci est en effet passé de 6 000 à 3 000 euros, faisant peser un peu plus sur les sociétés le poids de leur verdissement. Pour les soulager et encourager le passage des parcs à des énergies plus vertes, la PFA espère également l’introduction d’une prime de 2 000 euros pour l’achat d’un véhicule hybride rechargeable.
Les propositions de la PFA ne s’arrêtent cependant pas là. La Plateforme Automobile appelle également au déploiement d’un plan d’investissement pour soutenir les infrastructures de recharge ou encore la R&D autour de grands programmes technologiques s’intéressant aux batteries, aux véhicules connectés et automatisés ou encore à l’hydrogène. Des aides spécifiques visant à accélérer la modernisation de la production car « nous devons tout faire pour éviter un ralentissement des efforts d’investissement. L’avenir de notre industrie en France est d’abord lié à sa capacité à continuer à innover » justifie Luc Chatel, président de la PFA. Enfin, en vue de « stimuler le marché pour une reprise rapide », la PFA juge souhaitable d’élargir la prime à la conversion en augmentant le nombre de véhicules et de ménages éligibles.
Pas de visibilité avant juin ?
Alors que la PFA, mais aussi le CNPA et d’autres organismes professionnels font pression sur le Gouvernement, il semblerait que Bercy ne prévoie pas d’annonces avant le mois de juin. Le ministère de l’Économie et des Finances l’a d’ailleurs explicitement affirmé sur BFMTV mi-avril : « La reprise sera progressive. » Admettant que les voitures ne seraient pas de nouveau vendues à des centaines de milliers d’exemplaires avant un moment, Bruno Le Maire a toutefois assuré qu’« il n’y aura[it] pas d’impôt supplémentaire. On ne va pas ponctionner les entreprises. Il faudra soutenir l’investissement, la consommation pour faire en sorte de retrouver de la croissance ». Des promesses en attendant de voir les effets du déconfinement sur le secteur automobile afin d’évaluer la reprise du marché et les dispositifs à mettre en place pour le relancer.