
Sur fond de crise sanitaire liée au Covid-19 mais aussi de crise économique, l’année 2021 a débuté par un important mariage dans l’industrie automobile. Celui liant, au terme de nombreux mois de préparation, le groupe français PSA (Citroën, DS Automobiles, Opel/Vauxhall, Peugeot) à son homologue italo-américain FCA (Abarth, Alfa Romeo, Chrysler, Dodge, Fiat, Jeep, Lancia, Maserati, RAM). Une fusion qui porte désormais un nom : Stellantis. Une entité introduite en Bourse lundi 18 janvier, sur les places de Paris (Euronex), Milan (Mercato Telematico Azionario) et New York (New York Stock Exchange).
Fair-play, Jean-Dominique Senard, le président du Groupe Renault - avec qui FCA avait un temps songé à se rapprocher - a constaté que l’entrée en Bourse de Stellantis, ce nouveau géant mondial de l’automobile « est un succès dont il faut se féliciter à bien des égards et se réjouir ». Interrogé sur l’étrange modèle de coopération liant les groupes Renault, Nissan et Mitsubishi, celui qui est par ailleurs président de l’Alliance, s’est montré catégorique.
Vers 80 % de pièces communes aux différents modèles de l’Alliance à l’horizon 2025
« La fusion entre Renault, Nissan et Mitsubishi n’est pas possible. La question a été sur la table mais, ce n’est pas parce qu’elle l’a été qu’elle a été réalisée. Culturellement c’est en fait impensable mais surtout ça n’est pas utile », a indiqué l’homme sur le plateau de BFM Business.
« L’Alliance est quelque chose de concret, d’extrêmement pragmatique. [...] D’ici 2025, 80 % des véhicules de Renault seront fabriqués sur trois plateformes de l’Alliance et, plus important, près de 80 % des pièces [des futurs véhicules de l’Alliance] seront communes. La forme, le ton des véhicules, le design des modèles fera bien sûr la différence », entre les différentes marques (Renault, Dacia, Lada, Nissan, Datsun, Mitsubishi, ...) a précisé Jean-Dominique Senard. « L’Alliance telle qu’elle est aujourd’hui atteint son but. Elle est en train de réussir. [...] C’est un modèle unique au monde qui va montrer des performances exceptionnelles », a-t’il conclu.
Dans le cadre du plan de relance de l’économie post-Covid, Renault a obtenu un PGE d’un montant de 5 milliards d’euros. « Nous souhaitons le rembourser aussi vite que possible. Il a une échéance à cinq ans mais j’aimerai bien qu’on puisse le faire dans les deux à trois ans qui viennent. Nous avons tiré 4 milliards d’euros car si nous ne le faisions pas, il tombait de lui-même. Nous n’en avions pas immédiatement besoin mais il s’agit d’un filet de sécurité dont nous sommes reconnaissants. Ça sera une grande fierté si nous n’utilisons pas un seul centime du contribuable français »), a fait savoir Jean-Dominique Senard.