
Depuis le 20 mai 2018, le contrôle technique a changé. Principale modification, l’entrée d’un nouveau niveau de sanction. Après les défaillances mineures et majeures, on trouve le niveau de défaillance critique. Ce dispositif vise les défaillances graves induisant un risque d’accident, comme un siège conducteur mal fixé, des pneus lisses ou des plaquettes de frein trop usées. Si un niveau de défaillance critique est relevé, le conducteur ne peut faire rouler son véhicule que jusqu’à minuit le jour-même. Après, il a l’obligation de le faire réparer dans les deux mois. Pour information, les défaillances critiques ne concernent que 2 à 3 % des véhicules, et les contre-visites n’ont lieu que sur 20 % du parc total.
Une autre nouveauté concerne l’augmentation du nombre de points de défaillance, qui passe de 453 à 606. Conséquence logique de cette évolution, le temps de travail des contrôleurs part à la hausse, tout comme les tarifs, qui grimpent de 15 à 20 %. Reste une question : et les entreprises dans tout ça ?
Le cas des loueurs
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les véhicules loués peuvent présenter une défaillance critique. « Les véhicules neufs peuvent être concernés par ce nouveau type de défaillance à cause de leur usage, confirme Karine Bonnet. Par exemple, un gros rouleur peut présenter des pneus lisses. » Le taux de contre-visite reste quand même bien inférieur chez les loueurs ; il représente moins de 1 % contre 19 % au global chez Dekra. Avec le nouveau contrôle technique, ces taux pourraient grimper jusqu’à 2 % pour les loueurs et 25 % au global.
Le cas des flottes publiques
De son côté, le spécialiste du contrôle technique Dekra essaie de jouer la pédagogie avec ses partenaires publics. « Nous leur avons communiqué les points à vérifier régulièrement avant d’aller au contrôle technique. Nous leur rappelons aussi que ce contrôle n’est pas là uniquement pour sanctionner mais aussi pour prévenir et éviter des accidents », explique Karine Bonnet. Pour Hervé Foucard, chef des transports automobiles municipaux de la ville de Paris, le problème va se situer au niveau du porte-monnaie. « Le durcissement ne devrait pas trop nous toucher car nos véhicules sont entretenus régulièrement. Seules les augmentations de tarif des prestataires seront vraiment pénalisantes », conclut-il.